Prochaine gare

Je fais partie de ces corps déménagés
Où l'esprit subsiste dans les ruelles
Comme une âme errante condamnée
À voir son amour survivre dans les murs


J'ai quitté mes vêtements l'un après l'autre
Frotté mon coeur aux façades anthracite
Mon odeur épousant les pierres noircies
À l'angle de ces rues bondées et bestiales
Où des regards charnels furent échangés
Où le sang marqua d'un sceau de fer
La mémoire des caniveaux prostrés


Les impasses m'ont saisie
Dans leurs folies indéfinies
Ma voix court encore dans les gouttières
Les voies piétonnes portent en elles
L'intime empreinte de mes mains
Qui se sont données, qui ont tant aimé
Mon corps est parti, mon fantôme demeure
Mais où me déposera le train de seize heures ?

 

Vim "Prochaine gare"